vendredi 24 octobre 2014

La place de l’homme dans la nature


Novembre 2013

Le sujet est vaste car il peut se décliner de bien des manières :

  • Religieuse au sens large, incluant les mythologies
  • Philosophique avec Protagoras, Pascal, Bacon, Galilée et bien d’autres
  • Biologique, parce que l’homme partage des caractéristiques biologiques avec d’autres animaux, voir Darwin et P Teilhard de Chardin
  • Social parce que l’homme crée des sociétés accompagnées d’un jugement moral,d’une intention, d’une culture
  • Artistique : parce que l’homme est créateur d’œuvres d’art, définit le beau et le laid.

Pour autant l’idée de nature est née dans le cerveau et le langage de l’homme. La nature est un concept de la pensée. Il devient dès lors bien tentant de penser l’homme comme maitre de la nature, supérieur aux animaux. Seules quelques catastrophes dites naturelles lui rappellent qu’il peut être contraint pas une nature plus forte que lui.


Religion

Dans le livre de la Genèse, Dieu crée le monde, les bestioles, et les bêtes, puis l’homme. C’est un corps d’argile dans lequel il insuffle quelque chose du domaine du divin. La nature est création divine mais l’homme bénéficie d’un plus.

Dans la mythologie grecque, il y a le mythe des deux frères Epiméthée et Prométhée. Il leur revient « d’équiper » le vivant, Epiméthée distribue sans compter, fourrures, serres, canines..
Les animaux sont si bien dotés qu’il ne reste plus rien pour l’homme. Alors Prométhée leur donne le feu qui permettra le développement de la technique et la connaissance de leur mortalité.
L’homme se joue de son infériorité par rapport aux autres animaux par sa capacité à penser et à développer des techniques.


Philosophie

Dans l’Antiquité, avec Protagoras, l’homme est mesure de toutes choses. Chez Aristote, il est soumis à l’ordre naturel des choses ; la nature doit être accueillie, telle qu’elle s’offre à nous «nature source de vie et principe de mouvement ».

Avec Galilée la nature est mise en modèle mathématique.

Avec Bacon l’homme devient maître et possesseur de la nature. L’homme n’est plus soumis à la nature, il la comprend et la domine. La nature devient un produit de la pensée de l’homme et comme l’écrit Pascal, « le plus faible de la nature mais roseau pensant ».

Avec Descartes le monde devient une immense horloge, avec Dieu comme horloger, mais on voit apparaitre la création des animaux machine, reprise par Vaucanson et La Mettrie.


Sociétale

Les animaux se regroupent et s’organisent : peut parler pour autant de société ?

Les hommes au sein de la nature se regroupent en société, en famille, définissent des règles de vie qui ne sont pas immuables, qui diffèrent d’un lieu à un autre, qui reposent sur des concepts comme la morale, le jugement moral, la justice, le bien et le mal.

On se souvient de la nature bienveillante de Rousseau et de l’homme qui créant la notion de propriété et impose de créer le contrat social.

Derrière tous ces comportements humains, ce qui se joue c’est :

  • La conscience que l’homme a de la nature : il est capable de la détruire ou de la protéger, ce qui est encore une vision anthropocentrique.
  • La capacité à élaborer des projets ce qui le distingue de l’instinct animal, la fabrication du miel n’est pas un projet d’abeille.
  • La liberté de choisir, condition de la moralité


La violence peut être un choix humain, l’éruption volcanique résulte de lois physiques, ou... de la colère de Vulcain. On peut discuter de la place du déterminisme dans le comportement humain. Tout est-il déjà écrit comme le répète Jacques le Fataliste chez Diderot ? Ou, l’homme parce qu’il a une conscience politique, morale, peut-il changer le cours des choses ? L’homme se livre à des recherches scientifiques pour comprendre la nature, mais aussi pour avoir une action sur elle, grâce à la technique.
Heidegger évoque ainsi la problématique des barrages.


Biologie

C’est la place du vivant dans la nature. On peut postuler (ce qui reste à démontrer) que le langage de l’homme est le plus développé et qu’il permet le plus grand nombre de nuances.

La génétique de l’homme n’est pas très éloignée de celle du singe qui lui aussi est doué d’une certaine forme de langage. On a longtemps parodié Darwin, en proclamant que l’homme descend du singe. L’espèce humaine serait dans la continuité des autres, dès lors, y a-t-il un seuil infranchissable entre l’homme et l’animal ?

L’homme qui s’annonce supérieur aux autres animaux, exerce son pouvoir sur eux, par la domestication par exemple celle du cheval. Mais pour autant l’homme a-t-il des devoirs envers les animaux, comme le développent certains philosophes contemporains, tel P Singer dans La Libération animale ou L’égalité animale ?


Bibliographie 

P. Singer, La libération animale
Heidegger, Conférences sur la technique, Gallimard « Tel »
Bacon F., La nouvelle Atlantide
Teilhard de Chardin P., La place de l’homme dans la nature

jeudi 23 octobre 2014

Le club d'anglais

Le club de conversation en anglais se réunit une fois par mois. Il s'adresse à des personnes souhaitant pratiquer leur anglais. Parmi les habitués, on retrouve quelques anglophones mais aussi des français dont les connaissances en anglais varient du niveau scolaire à presque bilingue.

Il ne s'agit pas de cours, mais de soirées conviviales ou l'on discute en anglais (principalement) autour d'un verre et de quelques bons plats. Même s'il faut un minimum de connaissances de la langue anglaise, pas besoin d'être bilingue ou de parler couramment, il suffit d'oser se lancer!

Cette année les réunions se font un mardi soir, à priori en fin de mois, à 20h chez Ian et Stefanie. Chacun apporte un plat ou une boisson à partager.

Pour être tenu informé des dates et de l'adresse, inscrivez-vous à notre liste de diffusion mail!

La place de l’homme dans la nature : l'art

La place de l’homme dans la nature : l’homme tient-il une place particulière par sa capacité à créer des œuvres d’art ?


L’art est une foire d’empoigne philosophique d’autant que vient s’y superposer l’idée de beau et que l’art va être qualifié, de primitif, de naïf, etc. Les notions d’art et de beau s’inscrivent dans le temps et l’espace.

La plupart des philosophes reconnaissent à des degrés divers que la nature, tout comme l’art peuvent susciter la beauté. L’une des premières questions que l’on trouve dans la philosophie antique est : l’art imite-t-il la nature ? Platon pose la question de l’imitation qu’il voit dans l’art, imitation du monde des Idées que seule la pensée de l’homme peut identifier (l’Idée est une représentation de l’Esprit noûs).

On peut aussi lire dans Cicéron, De oratore II, 7, à propos des sculptures de Phidias « considérait, non un homme quelconque, ie réellement existant, mais c’est son esprit que résiderait la représentation sublime de la beauté ». On retrouve cette même idée chez Plotin.

On trouve plus, dans la philosophie antique, un débat sur la beauté plutôt que sur l’art.

Pour clore rapidement l’histoire de la beauté, définit en Grèce par le respect des proportions, proches des définitions de la géométrie, ce qui va introduire pour le profane, une dose de mystère.

Avec le moyen âge on verra la beauté appartenir à une vision mystique : exemple des icones acheiropoïètes de Byzance.

La beauté devient énigme : elle est à la fois apparente et dissimulée. Elle relève du réel et ou du symbolique et prend donc une signification. Le symbole signifie par le biais d’une ressemblance comprise par tous : par exemple dans les danses macabres, faux, squelette, mort.
Mais le symbole peut être plus complexe : qu’en est-il du sourire de l’ange de la cathédrale de
Reims ?

L’art

Son étymologie et les mots dérivés révèlent la complexité du sujet.

En grec on trouve le mot tecknè qui donnera, technique et technicien (avec toutefois un sens plus complexe qu’aujourd’hui). Il sera traduit en latin par ars dont dérivent artiste, et artisan.
L’antiquité ne connait ni les beaux-arts, ni l’esthétique. Pour les philosophes grecs, l’art est une théorie de l’imitation, il nécessite la maîtrise d’une technique. L’imitation lie l’art à la question de la vérité, reprise par Heidegger et à la question de l’apparence reprise par Merleau Ponty.

En faisant un saut dans le temps, on va retrouver des définitions de l’art en lien plus ou moins étroit avec la nature.

Kant : Critique de la faculté de juger et critique de la raison pure. Le beau relève de la nature, mais l’art est un artifice, lié à la finalité de la pensée consciente avant la réalisation de l’œuvre. Il y a un lien antre l’artiste et l’œuvre, l’art est réservé à l’homme. L’artisan produit des objets utiles tandis que l’artiste produit de la beauté.

Au milieu du XVIIIe siècle l’usage du mot art est équivalent du terme esthétique : aisthétikos, qui peut être perçu par les sens.

Dès lors deviennent indissociables : l’artiste, l’œuvre et celui qui regarde l’œuvre.


De quoi sont composés les beaux-arts ? Pour Shopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, qui reprend grossièrement les théories kantiennes, l’art essentiel est la musique, l’art est imitation de la nature qui va au-delà de l’esthétique et nous fait accéder à l’Être et comprend donc une dimension ontologique.

Hegel, rédacteur de Leçons sur l’esthétique. L’esthétique n’est plus science du sensible, mais philosophie du beau, « l’art est une forme particulière sous laquelle l’esprit se manifeste » Il faut entre par Esprit, la communauté des hommes qui prend conscience d’elle-même. ; « le beau artistique est supérieur au beau naturel parce qu’il est un produit de l’Esprit ».

Il distingue 3 parties dans l’art :
  • L’art symbolique : la belle apparence est un symbole dont le sens s’est perdu (ex de l’art égyptien)
  • L’art empirique qui vient de l’expérience et de l’éducation : le beau est défini par des critères culturels, historiques
  • L’art transcendantal qui ramène l’art à la religion. L’essence du beau c’est la réconciliation de la nature et de l’Esprit, elle exprime un idéal.

La place de l’imaginaire dans l’art : Delacroix et Baudelaire.

L’imagination est pour eux la reine des facultés parce qu’elle est créatrice, qu’elle analyse puis procède à une synthèse. La peinture unit l’âme du peintre et celle du regardant. Ils retiennent le rôle de la couleur qui déclenche les émotions.

Bergson fait remarquer (Evolution créatrice) que la peinture ne reproduit pas la nature mais donne une impression de : il cite en exemple le cheval au galop du derby d’Epson.

Le statut mélancolique de l’artiste est le prix à payer pour assurer sa liberté et son indépendance.

A l’inverse de Delacroix et Baudelaire, Alain développe l’idée que l’œuvre nait d’une impuissance de l’imagination. ( l’imagination est une perception fausse du corps emporté parles émotions). Comme Hegel il relie art et religion, le premier des arts est la musique. L’art est condition de la conscience de soi et de la vie en société. On peut voir ici une différence radicale avec le monde animal.

Heidegger s’attache aux présupposés de la création artistique et à la dialectique art – nature. Il recherche l’essence de l’art dans la vérité qui apparait. L’art est à l’origine de l’œuvre et de l’artiste. L’œuvre d’art est une chose : un étant. L’union de la matière et de la forme par le biais d’un outil ne suffit pas. L’œuvre est présentation du monde, elle dévoile l’étant, ce que Heidegger nomme la vérité.

Merleau Ponty

Toute peinture suppose une certaine conception du réel et à ce titre l’art est en lien avec la métaphysique. Il rédige des commentaires sur les œuvres de P. Cézanne. Il insiste sur la grande importance de la lumière qui permet de percevoir l’être du monde (le vent, le tissu...)

Cézanne : « le paysage se pense en moi et je suis sa conscience ».


Bibliographie

Platon, La République Pléiade
Heidegger M., Chemins qui ne mènent nulle part
Kant E., Critique de la faculté de juger et Critique de la raison pure
Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation
Hegel, Leçons sur l’esthétique
Bergson, Evolution créatrice
Merleau Ponty, Phénoménologie

mercredi 22 octobre 2014

La place de l’homme dans la nature : Les droits des animaux

L’homme crée le droit positif, corpus de lois, pour le substituer ou l’ajouter au droit de nature. L’homme qui se met en marge du règne animal, auquel il appartient s’interroge aujourd’hui sur la nécessité d’attribuer des droits aux animaux. Mais bien sur que veut-on dire quand on parle du droit des animaux ?

Que nous apprend l’histoire ?


Dans l’Antiquité selon les lieux géographiques et les cultures le statut de l’animal
diffère :

  • Dans l’Egypte des Pharaons, l’animal revêt un caractère sacré. Les dieux sont mi homme mi animal. Tuer certains animaux est un crime passible de peine de mort.
  • Dans la Grèce on retrouve l’héritage égyptien, les sacrifices animaux, la lecture des haruspices, voire les hécatombes... Chez les Septiques, l’homme est l’égal de l’animal. Pour Pythagore qui croit en la réincarnation animale, le végétarisme est de rigueur. Parmi les philosophes, Aristote sépare radicalement l’homme de l’animal, car seul le premier possède la Rhétorique, art de persuader, de convaincre, le logos et la capacité à vivre dans la Cité (polis), même s’il leur reconnait une intelligence pratique et la capacité à vivre en société. L’animal qui ne possède pas le logos peut être employé à des fins utilitaires L’animal a un rôle religieux et utile, comme la protection des personnes ou le travail au champ.
  • Dans les sagesses orientales, le statut de l’animal est inséparable de la croyance en la réincarnation.
Avec le Moyen-âge, étudier les droits des animaux, c’est se tourner vers le statut que la religion chrétienne leur confère : dans l’ancien Testament on retrouve un certain nombre de prescriptions envers les animaux, nourriture, aide à porter des fardeaux, ritualité sacrificielle La permission à se nourrir des animaux n’est accordée qu’après le déluge... Elles disparaissent avec le nouveau Testament : St Paul « Dieu se souciera-t-il des bœufs ? ». La souffrance est liée au péché originel, elle touche l’homme, mais pas les animaux, donc ils ne souffrent pas. C’est la démonstration de St Augustin que reprend Descartes.

Montaigne affirme un devoir d’humanité envers les bêtes.

Maupertuis, Voltaire affirment la souffrance animale. C’est sur cette souffrance que Rousseau fonde le devoir de l’homme : « L’homme est assujetti envers les animaux à quelque espèce de devoir. Il semble, en effet, que si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c’est moins parce qu’il est un être raisonnable queparce qu’il est un être sensible, qualité qui étant commune à la bête et à l’homme doit au moins donner à l’une le droit de ne point maltraiter inutilement l’autre ».

Le problème du droit des animaux émerge au 19 eme siècle, avec l’œuvre de
Darwin, mais aussi avec le développement de sociétés humanistes auxquelles
appartiennent Schœlcher, Zola, Clémenceau, Larousse. L’idée de l’évolution des
espèces impose de réfléchir sur la place de l’homme dans la nature en affirmant une continuité entre l’homme et l’animal.

Charles Darwin, in L’expression des émotions chez l’homme et chez l’animal

« Nous avons vu que les sens et les intuitions, les différentes émotions et facultés, comme l’amour et la mémoire, l’attention et la curiosité, l’imitation, la raison, etc., dont l’humain se vante, peuvent être trouvés à l’état naissant, ou même pleinement développés, chez les animaux inférieurs. Ces animaux dont nous avons faits nos esclaves et que ne voulons pas considérer comme nos égaux. ».

Bentham, créateur de l’utilitarisme écrit : « la question n’est pas peuvent-ils
raisonner, mais peuvent-ils souffrir ? »

Schopenhauer, qui voit dans la pitié le fondement du comportement moral, fustige le comportement de l’homme envers la bête.

Dans le même temps la médecine expérimentale est florissante et permet
d’importantes découvertes.

Il se profile ici l’ambivalence toujours d’actualité.

Que dit le droit ?


La loi Gramont de 1850 protège les chevaux. En Angleterre à cette époque les
combats d’animaux dans les rues sont interdits.

Un décret d’E. Michelet du 16 septembre 1959 punit les mauvais traitements sur
animal, l’abandon d’un animal domestique.

En droit français :

  • Les animaux sont des biens sensibles
  • Dans le code civil, ils sont assimilés à des biens meubles ou immeubles
  • Dans le code pénal, la loi du 9 mars 2004, relative aux sévices sur animal domestique. Le droit du propriétaire est limité à l’intérêt de la bête.

Il existe de plus de nombreuses déclarations dont la Déclaration universelles des
droits de l’animal (UNESCO), 15 octobre 1978 révisée en 1989, des directives du Conseil de l’Europe du 22 décembre 1993 relative à la protection des animaux au moment de leur abattage, et en 2008 une proposition relative à la prise en compte du bien être des animaux...

Que disent les philosophes contemporains ?

Ils sont essentiellement d’origine anglo-saxonne, en dehors d’E de Fontenay, F.
Armingaud et quelques autres femmes.

Leur grand précurseur est Henry Salt qui publie en 1892, Animal Rights et qui
inspirera Gandhi et Martin Luther King. Puis on trouve B. Russell vers 1920.

Les philosophes s’appuient sur des travaux d’éthologue, qui débutent dans les
années 1960 dans la plus grande indifférence, voire le mépris, avec la découverte progressive de capacités animales de mémoire, créativité, notion de futur, relations sociales au sein de leur groupe, etc. On trouve ici les écrits de K. Lorenz, Nicolas Tinbergen, Karl Von Frish.....

Leur chef de file me semble être P. Singer, qui écrit : « la philosophie anglo-saxonne des années 1950 s’était perdue dans l’analyse linguistique, le sens des mots et elle avait fermé la porte sur l’éthique ». C’est désormais la relation entre l’homme et l’animal qu’il convient d’étudier sous un aspect éthique au sens étymologique de « milieu dans lequel je vis ».

La philosophie utilitariste, nous propose d’étudier, non pas le droit de manière
absolue, mais de considérer nos actes en fonction de leurs conséquences.

L’éthique animale repose sur la conscience de l’animal et à sa capacité à ressentir la douleur. Ainsi P. Singer écrit : « la vie d’un être possédant la conscience de soi, capable de penser abstraitement, d’élaborer des projets d’avenir, de communiquer de façon complexe.... A plus de valeur que celle d’un être qui n’a pas ces capacités »

Il redonne une définition de la personne « individu qui se voit exister dans le temps, qui se rappelle d’un soi dans le passé et se projette en tant que tel dans l’avenir.... Qu’il s’agisse d’un animal ou d’un humain »

Mais il reconnait une progression dans les espèces animales en tant qu’agents
moraux.

Le problème du spécisme se pose alors pour en finir avec la sacro sainte humanité, car en s’appuyant sur cette phrase on se demande où situer, les nouveaux nés, les handicapés mentaux graves, les déments, etc. En gros certains hommes valent-ils moins qu’un grand singe ? Ici P. Singer ajoute la problématique de l’entourage à prendre en compte dans la conséquence de nos actes.

Il fait aussi intervenir le problème de l’écologie avec le réchauffement climatique qui serait plus dû à l’industrie de la viande, à l’élevage industriel, qu’aux modes de transport. Une grande problématique économique se cache derrière les droits de l’animal, et bien sur, le politique est concerné.

Il pose le problème de l’achat des animaux.

Il souhaiterait la création d’un statut légal de l’animal, il s’agit de reconnaitre aux animaux le droit de vivre : remise en cause de l’expérimentation en laboratoire et propose de penser la morale envers les animaux en termes d’égalité de considération d’intérêt.

Par exemple pour la chasse à l’éléphant : il propose de tout faire pour que l’éléphant vivant doit une ressource plus importante que l’éléphant mort, faire que le tourisme rapporte plus que le trafic d’ivoire, sans méconnaitre l’engagement politique sous- tendu, la révolution dans les mentalités, etc.

Au total on voit toutes les difficultés relatives au droit des animaux, il ne s’agit plus seulement de la traiter sans cruauté, ce qui est remis en question c’est notre rapport d’espèce, c’est un enjeu économique, écologique et politique, c’est une redéfinition du droit qui serait accordé sans compensation de devoir.
 
Bibliographie
Arthur Schopenhauer : Sur la religion, 1996, GF Flammarion
Françoise Armengaud, Réflexion sur la condition faite aux animaux, Kimé, 2011
Florence Burgat, Animal, mon prochain, Odile Jacob, 1997
Robert Dantzer, les animaux d’élevage ont-ils droit au bien être ?, INRA, 2011
Jane Goodhall, Nous sommes ce que nous mangeons, Acte Sud, 2008
Maurice Merleau Ponty, Le concept de nature, Gallimard, 1968
Jeremy Rifkin, The empathic civilization, Tarcher, 2009Peter Singer, La liberation animale, Grasset, 1993
Elisabeth de Fontenay, Sans offenser le genre humain, Michel, 2008 ; le silence des bêtes, Fayard, 1998