Novembre 2013
Le sujet est vaste
car il peut se décliner de bien des manières :
- Religieuse au sens large, incluant les mythologies
- Philosophique avec Protagoras, Pascal, Bacon, Galilée et bien d’autres
- Biologique, parce que l’homme partage des caractéristiques biologiques avec d’autres animaux, voir Darwin et P Teilhard de Chardin
- Social parce que l’homme crée des sociétés accompagnées d’un jugement moral,d’une intention, d’une culture
- Artistique : parce que l’homme est créateur d’œuvres d’art, définit le beau et le laid.
Pour autant l’idée
de nature est née dans le cerveau et le langage de l’homme. La
nature est un
concept de la pensée. Il devient dès lors bien
tentant de penser l’homme comme maitre de la
nature, supérieur
aux animaux. Seules quelques catastrophes dites naturelles lui
rappellent
qu’il peut être contraint pas une nature plus forte
que lui.
Religion
Dans le livre de la
Genèse, Dieu crée le monde, les bestioles, et les bêtes, puis
l’homme. C’est
un corps d’argile dans lequel il insuffle
quelque chose du domaine du divin. La nature est
création divine
mais l’homme bénéficie d’un plus.
Dans la mythologie
grecque, il y a le mythe des deux frères Epiméthée et Prométhée.
Il leur
revient « d’équiper » le vivant, Epiméthée distribue
sans compter, fourrures, serres, canines..
Les animaux sont si
bien dotés qu’il ne reste plus rien pour l’homme. Alors
Prométhée leur donne le feu qui permettra le développement de la
technique et la connaissance de leur
mortalité.
L’homme se joue de
son infériorité par rapport aux autres animaux par sa capacité à
penser et
à développer des techniques.
Philosophie
Dans l’Antiquité,
avec Protagoras, l’homme est mesure de toutes choses. Chez
Aristote, il est
soumis à l’ordre naturel des choses ; la nature
doit être accueillie, telle qu’elle s’offre à nous
«nature
source de vie et principe de mouvement ».
Avec Galilée la
nature est mise en modèle mathématique.
Avec Bacon l’homme
devient maître et possesseur de la nature. L’homme n’est plus
soumis à
la nature, il la comprend et la domine. La nature devient
un produit de la pensée de l’homme
et comme l’écrit Pascal, «
le plus faible de la nature mais roseau pensant ».
Avec Descartes le
monde devient une immense horloge, avec Dieu comme horloger, mais on
voit apparaitre la création des animaux machine, reprise par
Vaucanson et La Mettrie.
Sociétale
Les animaux se
regroupent et s’organisent : peut parler pour autant de société
?
Les hommes au sein
de la nature se regroupent en société, en famille, définissent des
règles de
vie qui ne sont pas immuables, qui diffèrent d’un lieu
à un autre, qui reposent sur des concepts
comme la morale, le
jugement moral, la justice, le bien et le mal.
On se souvient de la
nature bienveillante de Rousseau et de l’homme qui créant la
notion de propriété et impose de créer le contrat social.
Derrière tous ces
comportements humains, ce qui se joue c’est :
- La conscience que l’homme a de la nature : il est capable de la détruire ou de la protéger, ce qui est encore une vision anthropocentrique.
- La capacité à élaborer des projets ce qui le distingue de l’instinct animal, la fabrication du miel n’est pas un projet d’abeille.
- La liberté de choisir, condition de la moralité
La violence peut
être un choix humain, l’éruption volcanique résulte de lois
physiques,
ou... de la colère de Vulcain. On peut discuter de la
place du déterminisme dans le
comportement humain. Tout est-il déjà
écrit comme le répète Jacques le Fataliste chez
Diderot ? Ou,
l’homme parce qu’il a une conscience politique, morale, peut-il
changer
le cours des choses ? L’homme se livre à des recherches
scientifiques pour
comprendre la nature, mais aussi pour avoir une
action sur elle, grâce à la technique.
Heidegger évoque
ainsi la problématique des barrages.
Biologie
C’est la place du
vivant dans la nature. On peut postuler (ce qui reste à démontrer)
que le
langage de l’homme est le plus développé et qu’il
permet le plus grand nombre de nuances.
La génétique de
l’homme n’est pas très éloignée de celle du singe qui lui
aussi est doué d’une
certaine forme de langage. On a longtemps
parodié Darwin, en proclamant que l’homme
descend du singe.
L’espèce humaine serait dans la continuité des autres, dès lors,
y a-t-il un
seuil infranchissable entre l’homme et l’animal ?
L’homme qui
s’annonce supérieur aux autres animaux, exerce son pouvoir sur
eux, par la
domestication par exemple celle du cheval. Mais pour
autant l’homme a-t-il des devoirs
envers les animaux, comme le
développent certains philosophes contemporains, tel P Singer
dans
La Libération animale ou L’égalité animale ?
Bibliographie
P. Singer, La
libération animale
Heidegger,
Conférences sur la technique, Gallimard « Tel »
Bacon F., La
nouvelle Atlantide
Teilhard de
Chardin P., La place de l’homme dans la nature